ExoMultiply

11 juillet 2006

Les six éléments (6/7)

pg.1.- pg.2. - pg.3. - pg.4. - pg.5. - pg.6. - pg.7.

Nous avons vu que chacun des quatre éléments présente deux aspects :
- le premier est lié à l'harmonie, au monde subtil et aux micro-structures
- le second est lié à l'énergétique, au monde manifesté et aux macro-structures.

Yin et Yang sont présents à la fois dans le monde subtil et dans le monde manifeste :
- Yin et Yang peuvent être décrits respectivement comme "Nuances progressives" et "Mouvements vifs" ; ce sont les activités manifestes de ces polarités.
- Elles peuvent également être décrites comme dures et froides (Yin) et douces et chaudes (Yang) : c'est la nature subtile de ces énergies polarisées.



Tout ceci démontre bien, s'il en est, que tout est interdépendant et indissociable, comme le symbole du Tao le représente assez clairement (le yin (noir) est présent dans le yang (blanc) et vice-versa)

Nous découvrons tout cela alors même que nous écrivons... et tout ce qui pourrait être dit à ce sujet, de l'ordre de l'intuition, c'est que "l'ondo-corpusculaire" (le battement initial entre le micro et le macro, entre le subtil et le manifeste) peut se lire à travers les forces Yin et Yang -indissociables de ce même battement- tout autant que dans les quatre éléments.
Nous sommes peut-être en train d'exprimer le cinquième élément (?)... le Dodécaèdre, associé à l'Ether ou Prana...


Ce battement entre Nature subtile et vitalité manifeste offrent, selon des combinaisons précises, un certain nombre d'agencements, tels que :

- Chaud-Rapide/Mouvements doux (ou mouvements chauds/douce vivacité) : Triangle (Feu)
Correspond au "pincement", au crépitement, à "l'intensité" autant qu'à la "dynamique"
#Timbre naturel, scintillant et processus dynamiques.
Feu/Feu : Stimulation, agitation, contrastes foudroyant, changements spectaculaires
Terre/Feu : Concentration des énergies sur un point, modifications de la réalité
Air/Feu : Hétérogène, multiple et exponentiel, actif simultanément sur plusieurs plans

- Chaud-Lent/Nuances douces (ou nuances chaudes/douce lenteur) : Sinusoïde (Eau)
Correspond au "frottement", aux résonances et clapotis, à la "hauteur" autant qu'à la "profondeur"
#Réverbération, adoucissement et modelage des espaces de résonance
Eau/Eau : Gestion en huis-clos de l'homogénéité interne et lente extériorisation
Feu/Eau : Conquête libératrice des contraintes, rayonnement et maîtrise de l'adversité
Terre/Eau : Nature propre, dénuée, impeccabilité liée à une grande économie de moyens

- Froid-Lent/Nuances dures
(ou nuances froides/dure lenteur) : Carrée (Terre)
Correspond au "battement", à la répétition, à la "mesure" autant qu'à la "structure"
#Sonorité brute, sèche, saturée, distorsionnée, et repères bâtisseurs de stabilité
Air/Terre : Harmonisation des contraires, équilibrage par l'échange et le rapport de forces
Eau/Terre : Maîtrise des oppositions par renforcement duel, imposition manoeuvrée
Feu/Terre : Dépassement des limites par la hauteur, vision de l'interdépendance globale

- Froid-Rapide/Mouvements durs (ou mouvements froids/dure vivacité) : Dents de scie (Air)
Correspond à la "vibration d'une colonne d'air", au souffle, à la "longueur" autant qu'à la "traversée" (traces ou trajectoires)
#Sonorité diaphane, appauvrie, bruyante, soufflante, et indications de localisation
Terre/Air : Disposition sur le long-terme, vision de la pureté et de l'ordre parfait
Air/Air : Renouvellement des positions, ouverture et libération des contraintes
Eau/Air : Annulation et maîtrise non-duelle des oppositions, immobilité au sein du mouvement


Soit au total douze combinaisons selon quatre agencements des énergies Yin et Yang...
Il faut une fois encore remarquer que l'on ne peut envisager les choses séparément parce que, simplement, rien n’est séparé.
L’élément sur lequel il nous faudra insister pour éviter ce genre d’optique divisée et fragmentaire c’est le lien entre les polarités.
Ce lien existe naturellement, il suffit d’observer les lignes de forces entre deux pôles magnétiques. Ainsi si nous voulons étudier de près les quatre éléments nous devons tenir compte à la fois de leur nature propre, des polarités Yin et Yang, comme nous l'avons vu, mais également des lignes de forces et du Centre...
Les lignes de forces sont partout présentent dans la nature... et en fait... à présent... alors que l'on avait dit que "tout est son"... on pourrait avancer que tout est plutôt "lignes de force"...



On ne peut envisager le centre sans les polarités, ni les polarités sans les lignes de forces... ces trois-là ne font qu'un...
Le magnétisme des planètes, des étoiles et des galaxies représentent parfaitement cette unité.



Nous pourrions multiplier les exemples à l'infini probablement...

Ces lignes de forces s'expriment d'elles-mêmes à travers ce qui est visible.
Mais elles s'expriment également d'une manière plus discrète...dans l'invisible...
L'araignée, par exemple, ne tisse pas véritablement une toile, mais plutôt elle matérialise les forces invisibles qu'elle perçoit : elle installe les structures de forces, qui sont exactement les mêmes que celles d'une vitre brisée, là où se situe le phénomène de rupture, justement...
Elle construit à partir de ce qui se déconstruit, elle allie la force et l'extrême fragilité, la solidité et une grande économie de moyens... bref, les douze attributs que nous avons vu plus haut...



Les lignes de forces issues de l'attraction entre les pôles Yin et Yang sont comme des tracés qui témoignent des différentes manières dont les quatre éléments se sont agencés pour former les douze attributs...
Ceux-ci se complètent les uns les autres ; le centre est la complétude absolue... là où la question de complémentarité ne se pose plus...

Une structure telle que celle de la toile d'araignée répond à deux critères au moins :
- un équilibre entre solidité et fragilité grâce à la convergence des lignes de forces et de ruptures
- un équilibre entre la stricte nécessité fonctionnelle et l'occupation d'un espace : un minimum de matériau occupant un espace ad hoc, répondant à une efficacité optimale

En elle-même, cette structure contient le centre, les lignes de forces et les douze attributs... c'est-à-dire aussi les quatre éléments...
Elle est bien évidemment soumise à un équilibre précaire.
Si l'équilibre d'une structure quelconque était parfait, le centre pourrait rayonner ; c'est le cas sans l'être, puisque ce monde est à la fois imperfection et perfection, complémentarité et complétude absolue...
Nous devons donc étudier les déséquilibres qui se manifestent naturellement (à longues ou brèves échéances) au niveau des douze attributs :

- Triangle en déséquilibre (Chaud-Rapide/Mouvements doux) :
Correspond au "pincement", au crépitement, à "l'intensité" autant qu'à la "dynamique"
#Timbre dénaturé, strident et processus agressifs, explosifs.
Feu/Feu
Impulsivité et réaction primaire, agressivité et virulence, refusant tout compromis avec l’extérieur, vertige de la confrontation incessante
Terre/Feu
Forteresse rigide et stérile, réagissant excessivement à toute forme de changement ou de nouveauté, apathie intégrale
Air/Feu
Pas de centre, pas d’intériorité, pas de profondeur, dispersion totale dans le futile, irretenue et inconséquence

- Sinusoïde en déséquilibre (Chaud-Lent/Nuances douces) :
Correspond au "frottement", aux résonances et clapotis, à la "hauteur" autant qu'à la "profondeur"
#Sonorité sourde, stagnation et renforcement d'un espace cloisonné
Eau/Eau
Coupure ferme avec l’extérieur et réactions de défense inopportunes, intoxication interne en circuit fermé, amas de non-sens en huis-clos
Feu/Eau
Pas de mesure, pas de tact, pas de sophistication, tente de dissimuler les faiblesses, survalorisation de l’énorme et minimisation de l’épuré
Terre/Eau
Aucun dynamisme d’échange, allergie aux mélanges avec l’extérieur, repli sur une intériorité auto-ligotée, aucun élan, aucune prise de risque

- Carrée en déséquilibre (Froid-Lent/Nuances dures) :
Correspond au "battement", à la répétition, à la "mesure" autant qu'à la "structure"
#Sonorité saturée, distorsionnée, et perte des repères cohérents
Air/Terre
Rejet des limites, débâcle de l’informe, impression illusoire de puissance, perte d’authenticité par compromission absurde avec l’extérieur, désengagement prôné
Eau/Terre
Stagnation et marasme intérieur, production d’opacité négative, volonté de contrôler l’extérieur, sentiment illusoire de puissance issue du maintient des antagonismes
Feu/Terre
Insubordination radicale à toute contrainte, ouvert à tous excès absurdes, fuite absolue du cadre normatif, folie des grandeurs, quête du démesuré, déraciné

- Dents de scie en déséquilibre (Froid-Rapide/Mouvements durs) :
Correspond à la "vibration d'une colonne d'air", au souffle, à la "longueur" autant qu'à la "traversée" (traces ou trajectoires)
#Sonorité bruyante, soufflante, et délocalisation, perte de l'orientation
Terre/Air
Impuissance et incapacité à échanger avec l'extérieur, focalisation sur l’insignifiant et brèves crises de fébrilité, tension prête à se déchaîner
Air/Air
Pas de résistance, pas de stabilité, pas d’enracinement pour la maturation, réactions fantasques brusques, emballement inattendu, exaltations chimériques, mirages et illogismes
Eau/Air
Inconsistance et passivité extrême, indifférenciation insensée, léthargie, claustration et immobilité, déni des réalités extérieures, bouffées sporadiques d’instabilité agressive

Chaque attribut (en équilibre ou non) n'est pas vraiment une "catégorie close"... bien au contraire. On passe pour ainsi dire d'un attribut à l'autre par d'infinies nuances et de multiples lignes de forces...
Chaque attribut répond à cet équilibre précaire : les structures de forces sont installées où se produit la rupture...
Ce phénomène de rupture est donc aussi un phénomène de croissance ; en termes de solidité, maturité ou mûrissement, optimisation des ressources, développement d'un certain potentiel d'adaptation et de certaines qualités singulières de perfectionnement, etc.

C'est un peu à l'image du funambule : l'équilibre puissant entre l'exploration de l'inconnu (l'avancée) et la rupture des repères (le vide)... par le biais d'un fil (la ligne de force/rupture)...

"Nous sommes d'une fragilité inouie et à la fois nous possédons une résistance toute aussi insoupçonnable"
(Ph. Labro dans "La traversée")


Cet étrange rapport entre une fragilité inouie et une résistance insoupçonnable se manifeste tout naturellement dans la bulle de savon.
Quand on analyse une substance savonneuse, on découvre ce qu'on appelle des molécules de tensio-actifs qui ont à la fois des propriétés hydrophiles et hydrophobes...
C'est cette sorte de "contradiction interne", entre attirance et rejet, qui permet l'élasticité et l'équilibre précaire de la bulle de savon.
Celle-ci répond au double critère : l'équilibre entre force et rupture, et un minimum de matériau pour une occupation optimale de l'espace...
C'est avec "l'équation de la bulle de savon" que vous obtenez un hypercube (en projection interne) :

Le patron de l'hypercube est devenu célèbre grâce à Dali :

La croix est le carrefour où les quatre directions, les quatre plans, les quatre éléments entrent en fusion... par les lignes de forces et en direction du centre.
On peut tout aussi bien dire que c'est à partir de ce centre que les quatre dimensions rayonnent. Tout comme les mouvements de va-et-vient de l'océan.

Et c'est avec une hypersphère que vous obtenez toute la trame de l'univers :




pg.1.- pg.2. - pg.3. - pg.4. - pg.5. - pg.6. - pg.7.
_______________________
Concernant les structures minimales d'Erik Reitzel (par ex.)
Concernant la série de Fibonacci (par ex.)
Concernant l'hypersphère (par ex.)
Concernant la quatrième dimension (par ex.)
Concernant les représentations visuelles de l'invisible (par ex.)
Concernant la toile d'araignée d'un point de vue mathématique (par ex.)